La famille Oreiller

Venue de la vallée d’Aoste, établie à Bagnes au 17ème siècle, la famille Oreiller se spécialisa dans la fabrication de „sonnettes“, ces cloches en tôle battue que porte le bétail. Le bâtiment actuel a été acquis et restauré par la commune après l’abandon de la forge à la fin des années 1940.

Les installations et l’outillage ont été conservés en leur état et les techniques de fabrication ont pu être documentées grâce aux témoignages des derniers descendants de la famille. A l’intérieur se superposent plusieurs générations d’outils allant du martinet, actionné par l’eau du torrent, à la perceuse électrique. A côté de la fabrication des sonnettes, vendues dans toute la vallée et jusqu’au marché de Sion, les Oreiller effectuaient toutes sortes de travaux selon les besoins de leur clientèle locale: clous, fourneaux potagers en tôle, tuyauterie, réparations d’outils mécaniques et de transports.

Un atelier animé

Un artisan serrurier commente le fonctionnement des installations et l’exécution du travail. Le feu allumé dans l’un des quatre foyers éclaire la pièce sombre, la roue à eau reconstituée actionne la lourde tête du martinet, utilisé pour amincir les tôles. Le visiteur peut prendre en main les marteaux qui ont servi à donner forme à l’ébauche et suivre progressivement toutes les étapes de la fabrication. La forge Oreiller permet ainsi la découverte vivante d’un processus de fabrication artisanal et original.

Dans un petit bâtiment proche, un foulon actionné par une roue horizontale servait à malaxer la terre nécessaire au brasage pour lequel chaque pièce était chauffée dans un manteau de glaise. Ce foulon sert aussi à écraser les pommes que l’on presse dans le même local.

La forge Oreiller permet une découverte vivante d’un processus de fabrication artisanal remplacé par de nouvelles techniques. Cet atelier illustre aussi la place difficile et en constante évolution des artisans dans le monde rural.